L’interopérabilité est la capacité que possède un système informatique à fonctionner avec d’autres produits ou systèmes informatiques, existants ou futurs, sans restriction d’accès ou de mise en œuvre. Au minimum, on parle d »interopérabilité » lorsque deux éléments interopèrent, c’est-à-dire travaillent ensemble.
Cette capacité doit permettre à tout citoyen, sans préjudice, d’obliger par les ordres, qu’il donne à un ordinateur, par l’intermédiaire d’un programme, de toute nature, de se coordonner, de coopérer et d’être piloté par tout autre programme d’une autre nature quel que soit le lieu, le matériel et le langage utilisé. Il doit le faire si le service attendu l’exige. Le service rendu doit être de même valeur satisfaisante qu’il eut été fait par l’un ou l’autre des programmes, dès lors que le service correspond, sans obstacle contractuel ni obstacle technique.
À l’heure où l’inclusion financière est reconnue comme un vrai catalyseur de développement et de réduction de la pauvreté, de nombreux acteurs du monde financier ont mis l’accent sur l’importance de la réduction de l’utilisation de moyens de paiement scripturaux au profit de moyens de paiement digitaux.
Les moyens de paiement digitaux permettent en effet de réduire un certain nombre de risques liés à l’utilisation du cash, tels que le vol ou la perte, et d’ouvrir à la population l’éventail de services liés aux moyens de paiements digitaux (transferts d’argent, e-commerce, accès aux crédits, à l’épargne etc.).
C’est dans ce cadre que se développent de manière rapide de nouvelles offres financières digitales avec l’arrivée sur le marché de nouveaux types d’acteurs comme Digicash, un service de transfert d’argent Interopérable qui permet d’effectuer des transactions vers tous les autres opérateurs mais aussi entre compte bancaire. Dans ce contexte de multiplication des initiatives et des acteurs, l’enjeu d’interopérabilité devient primordial, dans un souci de mise en commun des infrastructures, des réseaux de distribution et, de manière générale, des canaux d’accès à ces services financiers.
En effet, l’interopérabilité des transactions permet aux acteurs d’offrir un panel bien plus large de cas d’usage d’une part (transfert d’une banque à une autre, retrait d’argent sur un distributeur d’une autre banque par exemple), et d’étendre drastiquement leur périmètre géographique d’intervention d’autre part. C’est dans ce contexte que la BCEAO, dans la mise en œuvre de la stratégie régionale d’inclusion financière, a fait de l’interopérabilité des services financiers numériques un axe majeur dans une perspective d’inclusion financière des populations au bas de la pyramide. De manière spécifique, le projet d’interopérabilité des services financiers numériques vise à déployer pour la région UEMOA une plateforme de paiement de services financiers numériques interopérables permettant ainsi des transferts de compte à compte quel que soit le type de comptes (bancaires ou non bancaires), d’instruments, de services et de canaux utilisés et l’intégration de tous les fournisseurs de services financiers via le Groupement Interbancaire Monétique de l’UEMOA (GIM-UEMOA).